Lorsque Facebook a racheté Instagram en 2012 et WhatsApp en 2014, ses représentants ont déclaré qu'ils laisseraient les deux services fonctionner séparémment, avec les dirigeants originaux. Mais les fondateurs des deux entreprises sont partis l'année dernière. Si l'on se base sur la mission de Facebook - "bâtir des communautés et rassembler le monde" - la démarche d'unir trois services de messagerie séparés fait sens.
Certes, mais les vies des utilisateurs sur ces trois applications sont liées de manière complexe. Instagram et WhatsApp ont évolué séparément, avec des fonctionnalités et des comportements utilisateurs uniques qui leur sont propres :
- WhatsApp permet aux utilisateurs de créer leur compte avec rien de plus qu'un numéro de téléphone, mais Facebook s'engage à obliger ses membres à n'avoir qu'une identité, celles qu'ils ont IRL.
- Instagram est devenu un vivier de memes, d'influenceurs et d'autres épiphénomènes de la culture visuelle en ligne.
La journaliste d'Axios Ina Fried note que beaucoup d'utilisateurs d'Instagram et WhatsApp ne réalisent pas qu'ils sont dans le territoire de Facebook. Lier les services rattachera leurs images publiques à Facebook, ce qui pourrait porter un coup dur.
Traiter ces vastes domaines digitaux en tant que réservoirs interchangeables d'utilisateur risquerait de laisser un goût amer à beaucoup, mais ce n'est pas prêt à faire ralentir Mark Zuckerberg.
En effet, Facebook a réussit à réorganiser le paysage social pour ses propres besoins sans que les utilisateurs aient leur mot à dire. Le réseau social a suscité sa plus célèbre rebellion d'utilisateurs en 2006, quand il a introduit pour la première fois le newsfeed. Les protestations ont dépéri alors que le newsfee est aujourd'hui le cœur de Facebook.
Facebook a toujours eu l'ambition de définir et de cartorgraphier le "graphique social" de l'humanité. Ce n'était qu'une question de temps avant que les utilisateurs d'Instagram et de WhatsApp soient ajoutés à ce graphique.