[ MAJ 24/06/2016] Les résultats du référendum sont tombés ce vendredi matin et donnent victoire au "Leave". La Grande Bretagne ne fait donc plus partie de l'Union Européenne.

Brexit : si la Grande-Bretagne quittait l'Union Européenne,quelles conséquences cela aurait-il sur le secteur numérique ?

Aujourd'hui le peuple anglais va voter par référendum pour savoir si la Grande Bretagne reste dans l'Union Européenne. Brexit or not ? Les premiers résultats tomberont vendredi.

On ne sait pas encore quelle sera l'issue des votes, mais en attendant, on peut se demander quelles conséquence la sortie de l'UE aurait sur le numérique - en Grande Bretagne, mais dans le reste de l'Europe également. Dans un article,  Le MagIT parle même de "désastre". Quel impact aurait donc une sortie de l'Union sur le domaine technologique ?

Comme le dit George Osborne, Chancelier au gouvernement britannique, " le Royaume-Uni est un leader mondial de la technologie et du numérique". En effet, selon un rapport de Tech Nation (équivalent de la French Tech outre-Manche) l'emploi dans le secteur du numérique est en pleine forme en Grande Bretagne. 

En 2016, le secteur du numérique emploie 7,5% de la population britannique ; soit 1,5 millions de personnes. Et ce chiffre a des chances d'augmenter. En effet, toujours selon Tech Nation, le secteur des technologies numériques suscite davantage de création d’emplois hautement rémunérés que les autres. De plus, les industries numériques connaissent une croissance supérieure au reste de l’économie britannique.

Chaque année, la Grande Bretagne voit naître et grandir de nombreux projets entrepreneuriaux. Ainsi, on surnomme même Londres la " capitale européenne des start-ups". En effet, avec 82 jeunes entreprises lancées avec succès en 2015, elle possède l’un des écosystèmes pour les entrepreneurs le plus riche et le plus dynamique d’Europe.

Avec Berlin, Londres est LA ville tech d'Europe et l'une des plus accueillantes envers les start-ups. Pour en savoir plus, de nombreux chiffres sont disponibles sur le site européen  Face Entrepreneurship.

Ainsi, le Premier Ministre David Cameron dispose d'arguments sérieux pour déclarer que " L'économie numérique fait désormais partie intégrante de notre pays [la Grande Bretagne] et la croissance rapide de nombreuses entreprises numériques a confirmé la place de la Grande-Bretagne comme un centre mondial d'excellence technologique".

Il ne fait nul doute que la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne aura des impacts sur l'économie, l'emploi et la mobilité. Le secteur numérique lui aussi serait touché. Deux arguments sont récurrents pour les détracteurs du Brexit : une baisse des investissements et des difficultés à accéder à des compétences de pointe.

Selon plusieurs études, un Brexit entraînerait une régression de 0,6% à 3% du PIB du pays, soit jusqu'à 6 fois les investissements faits dans l'Union Européenne. De plus la circulation des biens et des personnes serait plus difficile et engendreraient des frais supplémentaires.

De ce fait, le Royaume-Uni pourrait être dépassé par l'Allemagne et la France qui ont l'appui de l'Union Européenne et qui sont bien installés sur le marché du numérique eux aussi.

Seule, la Grande Bretagne risquerait de perdre en attractivité vis-à-vis des talents du numérique et des investisseurs. C'est ce qui effraie les start-ups et jeunes entreprises technologiques qui craignent de voir leur croissance ralentir.

En effet, en cas de Brexit, la Grande Bretagne ne bénéficierait plus de la puissance de l'UE. Adieu donc programme Erasmus et libre circulation des personnes. Il sera plus difficile pour les talents étrangers de s'investir dans une entreprise britannique. Or, selon le physicien Stephen Hawking, un Brexit serait un malheur pour la recherche et la technologie. Il déclare que “pouvoir attirer et financer les Européens les plus talentueux garantit l’avenir de la science britannique et encourage également les meilleurs scientifiques étrangers à venir ici.”.

De la même manière, les investisseurs seraient plus frileux à l'idée de s'implanter au Royaume-Uni. Selon le ministre de la Culture et de l'Économie Numérique Ed Vaizey, la Grande-Bretagne domine le marché technologique en Europe pour le moment. Cependant la France et l’Allemagne ne sont pas loin derrière et deviendraient plus attractives en cas de Brexit. Il déclare :

« Si vous êtes un gros investisseurs américains cherchant à investir en Europe et que la Grande-Bretagne n’est plus dans l’UE, des endroits comme Berlin ou Paris seront préférés à Londres, qui est aujourd’hui l’endroit par défaut. Hors de l’UE, il sera difficile d’attirer les entreprises à forte croissance. »

Mobilité, économie et emploi : l'avenir du numérique, un secteur important en Grande Bretagne est en Europe sera donc en partie déterminé par les résultats du référendum. À voir comment le secteur sera impacté. Pour le moment, une étude révèle que sur Twitter, 65% des Britanniques sont pour une sortie de l'Union Européenne. Quel est votre avis ?

Source : LeMagIT